Que diriez vous de poursuivre le voyage commencé à l’envers du plan en allant cette fois à l’aiguille du plan, près de chez moi, à ski par sa face nord !
Le temps file vite en montagne une fois que le rythme ambiant nous a gagné et qu’une certaine somnolence s’est doucement installée. La timide chaleur de la matinée peine à nous faire basculer dans un sommeil probablement réparateur mais certainement dangereux au vu du vide qui s’ouvre sous nos pieds.
(suite…)A l’Envers du plan, près de chez moi !
Il y a des matins d’hiver où le givre recouvrant les aiguilles de granit les habillent d’une parure étincelante, scintillante et immaculée. A la sortie du refuge du Requin, la sécheresse de ce froid envahissant les poumons d’une multitude de piqûres plus désagréables que douloureuses nous sort irrémédiablement de notre torpeur. Les lampes frontales illuminent l’humidité exhalée à chaque expiration par mes compagnons de cordées et forment un halo lumineux autour de leur tête.
(suite…)Que diriez vous d’un voyage à la face sud du fou, près de chez moi !
Arrivé au sommet de l’Aiguille du plan, les rayons de l’astre de jour ont déjà commencé à réchauffer les sommets avoisinants alors que leurs pieds sont encore transis dans la pénombre du petit matin.
La lumière rasante découpe finement les arrêtes en de multitudes d’aiguilles et de tours entrecoupées de couloirs s’enfonçant dans des abîmes insondables. L’empilement des différents plans révélés par cet éclairage matinal forment des mille-feuilles de roche dorées fourrés d’une crème sombre et légère.
(suite…)La nuit a été courte. Le sommeil n’est pas venu tout de suite car l’esprit s’est promené tout le long de l’itinéraire du lendemain de nombreuses fois comme si chaque passage devait être exploré et mémorisé. La crainte naissante a été lentement remplacée par une sérénité rassurante quant à l’aventure qui s’annonce. Le réveil nous a cueilli à l’aube d’un puissant sommeil qui s’était installé une fois que le dortoir eu fini de résonner du bruit des omniprésents ronfleurs des cimes !
(suite…)Le bivouac au col est magique. Les bruits de la vallée s’estompent tranquillement alors que le soleil se cache derrière le pigne. La longue crête qui s’étend jusqu’aux douves-blanches s’illumine comme une guirlande éphémère. Au passage, l’aiguille de la Tsa se pare d’un halo brillant comme si elle devait encore se pavaner un peu avant d’aller se coucher.
(suite…)Les skis ont naturellement trouvé leur place sur le sac alors que les sommets se sont ourlés de guirlandes de neige autant attirantes que dangereuses. Les lignes qui s’étirent vers le ciel forment un chemin qui invite à l’exploration et au recueillement.
(suite…)Les jours se sont allongés irrésistiblement et l’air est encore frais en cette fin de mois d’avril. Le sommet de l’arrête se rapproche alors que la soleil disparaît en enflammant les derniers sommets encore illuminés.
(suite…)En remontant un vallon encaissé à la recherche d’un sosie d’une montagne emblématique dans le monde entier, un petit tronc déchiqueté attire l’attention par sa crête particulière. une parois lisse vient buter su la ligne horizontale du sommet alors que l’arrête sommitale se prolonge en retrait sur un niveau moins élevé.
La position allongée est la plus favorable pour appréhender ses dimensions et ses courbes! Les mains frôlent les limites de la belle face et se rejoignent au sommet en époussetant les quelques éléments délités qui menacent de tomber dans le champ de la caméra.
Le Cervin recherché s’est un peu transformé au passage. Pas forcément à son désavantage je dois dire. En laissant aller les sensations, il est possible de visualiser la silhouette de son compère plus au sud et à l’est aux confins de l’Engadine et de l’Italie.
L’angle de vue qui s’impose petit-à-petit permet de visualiser l’arrête nord et d’imaginer les premiers essais d’adhérence en chaussettes de laine effectués par son futur dominateur.
C’est loin près de chez moi !
Couché par terre, les yeux se lèvent vers la crête dentelée de ce vieux tronc. Il y a à peine deux jours en le toisant d’un peu plus haut, il prenait des airs de montagnes lointaines.
Aujourd’hui la lumière plus rasante fait émerger les structures et les moulures qui invitent à l’escalade. Le gris du calcaire révèle des dièdres et des dalles attirantes. Les cannelures du socle font monter l’envie de coincements de pieds aléatoires dans ses tuyaux d’orgues alors que les mains cherchent des oppositions fuyantes et jouissives.
(suite…)