Couché par terre, les yeux se lèvent vers la crête dentelée de ce vieux tronc. Il y a à peine deux jours en le toisant d’un peu plus haut, il prenait des airs de montagnes lointaines.
Aujourd’hui la lumière plus rasante fait émerger les structures et les moulures qui invitent à l’escalade. Le gris du calcaire révèle des dièdres et des dalles attirantes. Les cannelures du socle font monter l’envie de coincements de pieds aléatoires dans ses tuyaux d’orgues alors que les mains cherchent des oppositions fuyantes et jouissives.
Plus haut, les gorges et les piliers fuselés montent vers le ciel en suggérant de grandes longueurs de cordes aériennes et exposées.
Arrivé en haut le regard se pose sur les alentours. Le vide est présent de tous les côtés. L’ivresse généré par le manque de repères est tempéré par la perspective de la plongée dans le vide accroché au fin fil d’araignée tendu depuis l’ancrage du premier rappel.
C’est peut être le manque qui fait que ces Gastlosens si proches ont un petit air d’arrête escarpées des Salbitschijen un peu plus lointaines.
C’est haut près de chez moi !