Cette sortie se termine assis à même le sol, adossé à ce magnifique rocher qui redistribue lentement toute la chaleur accumulée pendant la journée. A ce moment, la fatigue issue des efforts consentis tout au long de la journée n’importe plus. La détente s’installe au diapason de la luminosité qui baisse tout doucement. Les teintes passant du rouge orangé à un brun-doré sombre m’entrainent dans des mondes paisibles et lointains. On y trouve des troncs déchiquetés qui prennent des allures de falaise ou de pics montagneux. Un clignement oculaire et voilà que cette grosse écharde prend sans aucune gêne des allures d’icône du Yosemite.
« Je plonge alors directement dans les méandres des lignes de fissures granitiques qui raient cette aiguille perdue de son socle jusqu’à sa pointe. Son ascension n’est pas l’une des plus difficile de la vallée. Elle permet cependant de découvrir ce monde de coincements et de contorsions de façon plus douce ou moins brutale.
Une fois en face de ces gueules béantes qui vous rejettent alors que les poings et les pieds ne se verrouillent plus faute d’avoir la mesure suffisante, il faut recourir à des étranges mouvements d’oppositions et de reptation pour apprivoiser la belle.
Une fois en haut, il faut espérer qu’une autre cordée ait tendu ce pont de corde providentiel qui nous permettra de rejoindre la falaise principale et ainsi éviter la suite de rappels en plein vide pour rejoindra sa base »
La nuit est maintenant tombée. Ces furtives images se sont soudainement effacées. Il faut maintenant penser à redescendre et rentrer
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