Philippe Jaccard
Certains soirs, la recherche de ces lignes aériennes ressemble à une expédition. Cette forêt remontant jusqu’à la crête a été fortement éprouvée par d’anciennes tempêtes. Des arbres ont dû être arrachés et leurs restes déchiquetés doivent m’y attendre. Des ronces couvrent le sol et agrippent mes pieds. Je fini par trébucher et me rattraper in-extremis sur un vieux tronc.
Ma vision un peu perturbée par cette manœuvre brutale et soudaine me joue des tours. Une multitude d’aiguilles et de pointes se découpent sur le ciel dégagé d’une petite clairière. Je récupère tranquillement un équilibre permettant de poser le sac au sol. Il ne faut que quelques minutes pour trouver le bon angle, poser le trépied et fixer l’appareil. Le reste n’est qu’envolées en décalant le focus pour suivre les détours de l’arrête.